L’ère hydraulique (1866-1887)

Entre 1866 et 1887, une seconde phase d’industrialisation a lieu. L’arrivée d’une entreprise de grande envergure, la Paton Manufacturing Company, marque le début des grandes industries à Sherbrooke et le passage d’une population ouvrière majoritairement anglophone à francophone[1]. Durant cette période, la BALC continue d’aménager la rivière Magog afin de subvenir aux besoins énergétiques des entreprises qui s’installent à Sherbrooke. Par exemple, en 1882, afin d’éviter certains problèmes d’alimentation énergétique causés par la baisse du niveau d’eau de la  rivière Magog, la BALC procède à la construction d’un barrage en aval du lac Magog qui hausse le niveau d’environ un mètre et inonde de nombreuses terres[2].

Dans les dernières décennies du 19e siècle, en plus d’un boom démographique et économique, on assiste à une transformation de la vie associative sherbrookoise avec l’apparition de sociétés à but culturel, sportif ou fraternel. Avec un nombre d’habitants en croissance, la municipalité doit aussi fournir des services afin d’assurer la sécurité et la santé sur son territoire. En 1852, un premier corps de pompiers volontaires est formé et est en constante expansion tout au long du siècle. Au courant des années 1880 plusieurs services sanitaires sont mis en place : un service d’éboueurs collecte les ordures et procède à certaines tâches de nettoyage, la ville commence à être desservie par les services d’aqueducs, d’égouts et de distribution de gaz[3].


[1] Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke, tome 1 : De l’âge de l’eau à l’ère de la vapeur (1802-1866), Sherbrooke, Éditions GGC, 2000, coll. «Patrimoine», p. 106.

[2] Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke, tome 2 : De l’âge de la vapeur à l’ère de l’électricité (1867-1896), Sherbrooke, Éditions GGC, 2001, coll. «Patrimoine», p. 17.

[3] Ibid., p. 167-168.